Un vieux proverbe africain dit qu'"il faut un village..." pour élever un enfant, et c'est encore vrai aujourd'hui en Gambie, où nous avons commencé à travailler avec des chirurgiens locaux et des agents de santé communautaires pour traiter la cécité due à la cataracte. Ce dicton est toujours d'actualité pour Aisatou Bah, une infirmière de 26 ans que nous avons rencontrée au centre régional de soins ophtalmologiques Sheikh Zayed à Kanifing. Aisatou vit avec sa famille dans un village voisin, à environ 4 miles de l'hôpital, et travaille dur pour construire une communauté plus forte.
Lorsque Aisatou a obtenu son diplôme universitaire, elle savait qu'elle voulait améliorer les soins de santé pour ses amis et ses voisins. Le fait d'avoir grandi en Gambie a façonné son point de vue. "Quand on regarde la situation en Gambie, on voit qu'il y a des gens qui ont besoin de soins.
Les motivations d'Aisatou proviennent en partie de l'expérience de sa famille. Il y a plusieurs années, elle a vu son grand-père souffrir de cécité due à la cataracte avant de décéder. "Lorsque je suis devenue infirmière, j'ai décidé de me spécialiser en ophtalmologie. Je savais que lorsqu'une personne est atteinte de cataracte, il faut la traiter.
Autrefois, en Gambie, les troubles de la vision dus à la cataracte étaient considérés comme "faisant partie de la vieillesse". Aisatou nous a raconté qu'elle se souvenait de l'époque où les personnes atteintes de cataracte commençaient par consulter des guérisseurs spirituels traditionnels au lieu d'aller à l'hôpital. Cette option ne permettait évidemment pas de corriger la perte de vision des patients. Aujourd'hui, les gens prennent peu à peu conscience de la situation et les patients se rendent dans les centres de santé pour y subir des examens ophtalmologiques.
À mesure que la communauté est informée des traitements disponibles pour prévenir la cécité, Aisatou a constaté une augmentation du nombre de patients dans son centre de santé, Sheikh Zayed, qui accueille aujourd'hui environ 75 patients par semaine. Aisatou estime qu'il est de sa responsabilité d'aider les patients pour tout ce qui concerne les soins oculaires.
Bien qu'elle soit occupée par sa famille et son travail d'infirmière, Aisatou nous a dit qu'elle étudiait pour devenir un jour chirurgienne de la cataracte, en utilisant la formation et les outils que nous lui avons fournis pour avoir un impact plus important sur ses voisins.
"Si j'ai les connaissances nécessaires, je pourrai aider ma famille et mes amis. J'aimerais aussi aider d'autres personnes, car si quelqu'un vient vous voir pour des problèmes oculaires (comme la cataracte) et que vous suivez la personne après l'opération et qu'elle peut à nouveau voir, vous ne verrez que des sourires sur son visage (et cela) me fait du bien".